Pourquoi
certaines plantes ont-elles été reconnues comme “ magiques ” depuis la
nuit des temps ? Pourquoi sont-elles toujours investies de ces pouvoirs
aux yeux d’un si grand nombre de personnes, en un siècle où la science
progresse à grands pas ? A quoi servent-elles ? De quelle façon ? Comme
dans une enquête policière, l’auteur a cherché des réponses à ces
questions en examinant les faits, des témoignages vieux de plusieurs
millénaires jusqu’à ceux de nos contemporains. Peu à peu se dégage la
passionnante histoire de ces plantes magiques, complices des humains
pour le pire et le meilleur. Coupables ou innocentes, elles sont
toujours là, proches de nous, à la fois bien réelles mais aussi tout
auréolées du mystère et des espérances que les humains leur ont
ajoutés.
Tandis que la science précise
les durs contours du réel, elles contribuent à apporter cette part de
rêve dont chacun d’entre nous a besoin.
Pour la
première fois depuis cinq cents ans, les 337 plantes peintes dans le
manuscrit des « Grandes Heures » d’Anne de Bretagne sont présentées
hors de leur précieux écrin. Unique mais fragile, ce manuscrit de la
Bibliothèque royale, désormais l’un des joyaux du Cabinet des
manuscrits à la Bibliothèque nationale, n’a pu être consulté au fil des
siècles que par un petit nombre de privilégiés.
A l’époque où elle préparait
une maîtrise d’archéologie, Michèle BILIMOFF a eu ce rare bonheur.
Après une carrière d’ingénieur archéologue au CNRS, elle n’avait pas
oublié son émotion devant ces représentations de plantes si réalistes,
aux couleurs encore si fraîches sur leur fond d’or, et par ailleurs
d’une diversité totalement insolite dans un livre d’heures. Pour faire
partager son émerveillement, elle a, pendant deux ans, étudié ces
plantes une à une, puis les a disposées à la manière d’un jardinier,
composant un paysage virtuel mais plausible, tenant compte des
caractéristiques de chacune, mais aussi des éléments connus sur les
jardins de la reine et de leurs environs. Champs, vignes, vergers,
plates-bandes… se déroulent ainsi sous nos yeux, peuplés de plantes que
nous connaissons toujours. Elles sont présentées au fil d’une promenade
imaginaire, avec leurs légendes, leurs utilisations, en s’arrêtant plus
ou moins longuement selon l’importance qu’on leur reconnaissait au XVIe
siècle. Mais vedettes ou humbles figurantes, toutes représentaient la
vie puisqu’à cette époque santé, nourriture, industrie, agrément,
dépendaient d’elles en grande partie. Pour nous qui aujourd’hui avons
de plus en plus tendance à nous tourner vers leurs pouvoirs
bienfaisants, cet ouvrage est une source de découvertes, d’étonnement
et d’admiration…
Tout au
long de cette nouvelle enquête, l’auteur a pu constater combien, depuis
la nuit des temps, les humains avaient compris l’importance vitale,
essentielle et mystérieuse de la végétation. Dans toutes les religions
du monde, au fil des siècles, les plantes ont symbolisé concrètement
les forces inconnues, inquiétantes ou bénéfiques du Cosmos. Arbres,
fleurs, fruits et même légumes ont été investis de rôles essentiels :
messagers auprès des dieux, lieu idéal pour leur donner naissance, dons
capables d’attirer leur bienveillance…
Si les religions monothéistes
ont remplacé les multiples dieux païens, les croyances dans les forces
de la nature ont subsisté. Elles sont toujours là, au fond de nous, et
de nombreuses preuves en sont apportées dans ce livre. Pourtant, la
recherche accrue de l’« utilitaire » estompe peu à peu le respect que
nous devons à la végétation, malgré les risques pour sa survie… qui
conditionne la nôtre! Le souvenir de l’importance vitale de cette
végétation, si fortement perçue et vénérée par nos ancêtres, devrait
pouvoir nous inciter à la protéger.
Michèle
Bilimoff, après une carrière d’ingénieur de recherche en archéologie au
CNRS, s’est passionnée pour ces merveilles qui nous entourent : les
plantes.
Elle a publié Promenade dans des jardins disparus, aux Editions Ouest-France, commentant pour la première fois les plantes dessinées au Moyen Age dans le manuscrit des Grandes Heures d'Anne de Bretagne, joyau de la Bibliothèque National publié pour la première fois.
Dans son Enquête sur les plantes magiques
publié en 2003, elle était remontée aux sources de leur choix par les
humains, de leurs pouvoirs, pour comprendre les raisons de cette
pérennité… tout en constatant la part de mystère et d’irrationnel qui
les entoure et contribue à leurs charmes.