L’aquarelle n’est pas seulement une technique d’esquisse et d'atmosphère. Si elle se doit de demeurer légère, on peut en attendre une puissance expressive à part entière.
Les pigments blanc n’existent pas, c’est le papier qui donne la lumière. Une tache de lumière est d’abord une absence de peinture ; elle ne se peint pas, elle se déduit des touches environnantes. L’aquarelliste apprend à peindre en quelque sorte par soustraction.
Une autre spécificité de l'aquarelle est la légèreté des couleurs. Les valeurs sombres doivent rester transparentes. dans ce but il est important de jouer sur le contraste simultané qui peut, lorsqu'il est bien traité, créer l'illusion d'ombre, de profondeur, sans pour autant poser des teintes obscures.
La cathédrale St Pierre de Saintes
J’aime
la simplicité et la modestie des moyens de l’aquarelle. D’une matière
légère, presque impalpable, l’eau et quelques pigments, J’aime tirer
des effets de matières solides : pierres, roches, végétaux mais aussi
traduire l’espace, la lumière et l’ombre, la joie ou le tragique. Et
puis c’est une technique qui garde intacte la trace du geste, vif ou
caressant, incisif ou hésitant. En ce sens elle reste proche du dessin,
du graphisme, c’est pourquoi j’aime parler d’ « écriture » picturale.
Je
peins rarement sur place directement. Je fais des croquis, des
photographies. De retour à l’atelier, commence le travail de
composition, de construction colorée, les choix picturaux, dans la
foulée des impressions rapportées mais avec le recul nécessaire à un
équilibre général.
Je pratique assidûment le dessin d’observation
sur le motif, par contre, j’ai besoin de retravailler pour affiner,
approfondir mon sujet et construire mon langage plastique. En ce sens
je ne traite pas l’aquarelle comme une manière d’esquisse, je la
considère comme une technique à part entière, délicate mais riche de
possibilités expressives.