Pont-Aven, un chef-lieu de canton de
Bretagne, est connu aujourd'hui dans le monde entier par les peintures
de Gauguin et de ses amis de l'Ecole de Pont-Aven. Lorsque Gauguin y
arrive en 1886 à la recherche d'une vie à bon marché, il dit qu'il va
faire de la peinture "dans un trou". Il est étonné d'y trouver une
colonie de peintres, en majorité américains, qui, depuis une vingtaine
d'années, ont pris l'habitude d'y séjourner à la recherche de motifs
pittoresques. Gauguin est séduit par le village et par l'accueil de la
population. Il y écrit à son ami Schuffencker : "J'aime la Bretagne.
J'y trouve le sauvage et le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce
sol de granit, j'entends le ton sourd, mat et puissant que je cherche
en peinture."
À Pont-Aven, Gauguin et Bernard inventent le synthétisme,
nouveau lagage pictural que l'on considère comme la première étape de
l'art moderne. Puis en 1889-1890, attirés par le site peu fréquenté,
Gauguin avec Meyer de Haan, Sérusier et Filiger s'établissent au Pouldu
où ils décorent l'auberge de Marie Henry.
Les peintres ne cessent d'affluer. Pont-Aven devient à la mode.
Le célèbre barde-chansonnier Théodore Botrel décide en 1905 d'y créer
la première fête folklorique bretonne, le Pardon des Fleurs d'Ajoncs,
et de s'y installer. Une nouvelle génération de peintres vient à la
découverte des lieux où Gauguin a travaillé et à la rencontre des
derniers témoins. L'aventure, qui a commencé il y a cent trant ans en
1864, lorsque Henry Bacon découvrait par hasard Pont-Aven et alertait
ses amis, ne s'est jamais interrompue et continue encore aujourd'hui.
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