Il y a exactement trois cents ans que mon ancêtre Franz Chales de Beaulieu a épousé Elisabeth Napierska dans l'église de la Trinité à Dantzig. Il a vécu quelques années (1712-1719) à Ohra, près de Dantzig.
Il a été enterré le 24 septembre 1729 dans l'église Sainte-Catherine de Braunsberg, (en polonais, Braniewo, une ville située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de l’actuelle Kaliningrad et qui fut longtemps la capitale de la Prusse). On peut encore voir sur place la pierre tombale avec les armes, bien effacées, de la famille et le registre des décès où apparait « Nobilis Dominus Franciscus Carolus de Beaulieu ». Il n’a laissé qu’une chevalière avec ses armes et le souvenir qu’il venait de Bretagne.
Mon père, comme son père avant lui, a passé beaucoup de temps à rechercher l’acte de naissance qui permettrait d’identifier à coup sûr ce Franciscus comme le fils du pasteur César de Beaulieu. Mais il se trouve que les registres de baptêmes correspondant à l’année probable de sa naissance (1678), ont disparu. De même, les recherches entreprises dans les archives de la marine ont ramené bien des Beaulieu, mais pas un qui puisse même faire un parent potentiel crédible.
Il y a, certes, un certain plaisir à penser qu’un pasteur de Beaulieu a pu remettre ses pas dans ceux de son ancêtre trois siècles plus tard. Mais hormis le bonheur qu’elle procure à ceux qui la pratiquent avec passion et l’intérêt qu’elle peut avoir si elle sert à construire une véritable approche historique, la généalogie n’est-elle pas un exercice un peu vain ? Á quoi peuvent bien servir aujourd’hui les grands livres remplis de noms rassemblés par mon père ? Je crois que, sauf hasard exceptionnel, « Nobilis Dominus Franciscus Carolus de Beaulieu » gardera son mystère.
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