Mon père est arrivé à Londres le 2 avril 1933 et il en est parti le 31 mars 1934 pour Paris. Il avait habité chez Mrs Morton, 52 Blakesley Avenue à Ealing ; chez Mrs Baxter, 9 Kerrisson Road à Ealing ; 250 Campden Road London NW1 et 72 avenue Road, London NW6. J’ignore si la photographie ci-contre (qui représente The Youth House et porte au dos une quarantaine de signatures et des vœux de Noël) représente un de ces domiciles (mais c’est probable).
C’est à Londres, comme je l’ai raconté, que Dietrich Bonhoeffer l’a amené à devenir pasteur et à s’opposer au nazisme.
Dès son retour, il a échangé des courriers avec Peter Stewart, un speaker de la BBC avec qui il s’était lié d’amitié. Celui-ci lui a rendu visite à Brême et ils ont fait un petit voyage en Allemagne (une photographie des deux devant la gare de Hambourg se trouve à la page 59 du livre). Au moment de son décès, mon père avait un courrier prêt à être envoyé à son ami de 75 ans, lequel ami vient de décéder, à peine dix mois plus tard, le 28 juillet, à l’âge de 100 ans. Il était né en Australie à Wagga Wagga (et non Wagawaga comme je l’ai écrit fautivement dans le livre) le 12 août 1907. C'était mon parrain.
Il y a quelques semaines, un ami espagnol, Javier Urdanibia, m’a envoyé le texte de la conférence qu’il a faite sur La Boétie. Il y expose avec autant de force que de clarté la double source de la pensée de l’auteur du Discours sur la servitude volontaire : insoumission face à la tyrannie et amitié. Beau programme. Je crois que c’était celui de mon père en 1933. Il n’a pas beaucoup persévéré dans l’insoumission – mais il avait beaucoup donné d’un seul coup - il n’a, par contre, jamais démérité de l’amitié.
Amitié et insoumission, c'est tout ce que je vous souhaite.
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