Comme un certain nombre de personnes en France sont encore en vacances, restons dans l'évocation des lieux de l'enfance et la magie des photographies. C'est au 7 Parkstrasse à Brême, dans la maison de ses grands-parents Oelrichs que mon père a passé son enfance et une partie de sa jeunesse et c'est là que sa mère a passé l'essentiel de sa vie jusqu'à ce qu'une bombe la pulvérise et l'oblige à se réfugier à Bad-Lauterberg. Comme mon père le notait dans une lettre, le bombardement visait la gare de Brême, située dans le même quartier et seule deux maisons de la rue avaient été touchées. De la même façon, une seule bombe était tombée sur Bade-Lauterberg et avait tué sa mère qui faisait la queue avec d'autres femmes et enfants pour acheter du pain. Ainsi, par deux fois, c'est à cent mètres près que son destin a été changé. Mais revenons aux jours tranquilles...
Dans le jardin de Parkstrasse, sont réunis (de gauche à droite), Gisela (la soeur de mon père), Frieda Oelrichs (née Burmeister) avec sa fille Margret devant elle (née en 1922, elle vit aujourd'hui en Suède et c'est sa fille Gaby qui lui a fait identifier il y a peu les personnes figurant sur cette photographie que l'on doit donc dater des années 1928-1930); à côté de sa belle-fille, mon arrière grand-mère, Henriette Oelrichs, née von Groening ; à sa gauche son fils, le mari de Frieda, Karl Theodor Oelrichs. Devant eux, mon père, adolescent, en costume marin.
Leur monde commence seulement à s'écrouler mais chacun s'ingénie à préserver Herbert/Franz et Gisela. Pourtant, un an ou deux plus tard, Herbert/Franz devra quitter ses camarades de lycée pour faire la dure expérience de l'apprentissage. Cependant, l'essentiel n'est-il pas d'avoir goûté au bonheur dans son enfance : on sait ainsi qu'il existe et que, peut-être, on pourra le retrouver. Sans doute ne le retrouve-t-on jamais mais sa seule recherche donne du goût à la vie.
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