Le pasteur César de Beaulieu, mon ancêtre supposé, s’était marié à Suzanne Dupré vers 1673 et avait eu probablement six enfants, mais les lacunes des registres ne permettent de repérer qu’Henri (né à Quintin en 1676), une fille (1675) et deux jumelles (1680) mortes peu après leur naissance. En 1681, il est directement visé par un décret d’arrestation et il fuit donc avec sa femme et leurs enfants. Il est suivi par sa sœur Henriette, qui deviendra gouvernante chez lord Dering dont elle épousera le fils avec qui elle partira vers le Nouveau monde.
Les principaux renseignements sur
ces personnages sont issus du manuscrit rédigé en 1677 par le pasteur Philippe Le
Noir (1623-1691 ?) ainsi que la généalogie
qu’il a établie en 1682 (ci-contre avec les commentaires marginaux de mon père). Ce document a
été publié (pour la partie qui nous intéresse) dans le N°27 (1989) des Cahiers du centre de généalogie protestante.
En reprenant les éléments notés par mon père, j’ai écrit que « le frère de César, Luc, seigneur des Planches et pasteur aussi, viendra de même à Londres où il publiera plusieurs ouvrages et où sa tombe existe encore. » J’ai relevé depuis que l’auteur de Claustrum anima (un manuel de dévotion), de Discours showing that Protestants are on the safer side et de diverses traductions, est arrivé dès 1667 et a été naturalisé en 1682 ; il aurait été chapelain de 1683 à 1688 ; desservant de Christ Church à Oxford et pasteur de Whitchurch, près de Reading. Sa brève biographie précise qu’il est né en France vers 1644, a fait ses études à Saumur ; il est mort en 1723.et on ne lui connait pas de descendance. S’agit-il du « seigneur des Planches », le frère cadet de César, devenu, aux dires de Le Noir, « pasteur en Angleterre » ? Si c’est le cas, il n’a donc pas suivi mais largement précédé César, évitant ainsi toutes les brimades et persécutions annonçant la révocation de l'édit de Nantes. En avait-il pris conscience avant les autres ?
Je ne peux m'empêcher de voir dans les immigrants clandestins qui arrivent en Europe des pays du sud et qui effraient tant les gens frileux, l'avant-garde des réfugiés climatiques qu'il faudra bien accueillir - au moins aussi bien que le furent les Huguenots en Europe du nord au XVIIe siècle...
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