Dédicaces 2

La sortie de Quatre saisons en Bretagne explique aussi que la rubrique « Rendez-vous » de la page d’accueil propose à nouveau quelques dates puisqu’il faut bien assurer le service après-vente, avec ou sans Hervé Ronné selon les cas. Celles et ceux qui le souhaitent pourront, bien sûr, sans aucune obligation d’achat, apporter l’un ou l’autre de nos livres déjà parus chez divers éditeurs qu’ils souhaiteraient faire dédicacer.

Comme Quatre saisons en Bretagne comporte un court chapitre sur les salons du livre de l'automne, je vous en offre ici l’essentiel, en avant-goût du reste.

 

« Tout auteur un tant soit peu connu, disposant de temps libre et ayant autant le goût des déplacements que de l’autopromotion, pourrait aisément passer l’année entière à parcourir les salons du livre qui se tiennent un peu partout en Bretagne. Libraires et bibliothécaires se chargeant d’ailleurs sans problème de meubler un éventuel temps mort. Non seulement les Bretons lisent beaucoup, mais ils éditent plus que toute autre région française – Paris mis à part. (…) S’il est une saison des salons du livre, c’est bien l’automne avec ses rendez-vous de Gourin en septembre dans le cadre du festival des sonneurs, Carhaix en octobre pour le festival régional du livre et salon des romanciers, Riantec en novembre, Le Relecq-Kerhuon en décembre. La pratique des séances de dédicace vaccine rapidement les auteurs contre tout sentiment de déception face à la faible affluence qu’ils peuvent susciter dès lors qu’une renommée télévisuelle ne les précède pas. Pourtant, année après année, on retrouve les plus productifs dans les salons qui pensent à les inviter. Rêvent-ils d’une soudaine mobilisation d’un secret fan-club ? C’est peu probable tant, au fil des ans, ils sont conscients que le livre dédicacé par l’auteur a connu une dévaluation continue et sensiblement comparable à celle de la table en formica. Dans la majorité des cas, ces loyaux artisans du service après-vente avouent deux motivations véritables. La première est la certitude qu’ils rencontreront quelques auteurs sympathiques à leurs côtés et pourront ainsi prolonger, de salon en salon, une longue conversation sur les joies et les peines du métier. La seconde motivation est plus secrète car si la foule est rarement au rendez-vous (sauf, notons-le, pour les auteurs de bandes dessinées), il reste toujours l’espoir d’une rencontre instructive, surprenante, émouvante. Tantôt, c’est l’ami perdu de vue que l’on a reconnu… à sa voix ; tantôt c’est la lectrice attentive qui vous pose la question où tient tout le secret de votre livre, tantôt c’est l’enfant à la sidérante curiosité. Et demain, ce sera peut-être vous, lecteurs inconnus des Quatre saisons de la Bretagne pour qui ces lignes sont écrites… »

 

Il me reste une prière à formuler.

Je comprends que vous aimiez offrir des livres et que vous tentiez de trouver celui qui pourrait plaire à votre frère, père, tante, mère, copain, salarié… Mais j’ai toujours de la peine à voir que vous renoncez à l’acheter pour vous-même alors que je l’ai écrit à votre intention ! Je suis tellement déçu de sentir que vous pensiez ne pas être concerné(e) par ce qu’il raconte et je ne peux me résoudre à imaginer, comme l’affirme une récente étude que l’on puisse « acheter des livres sans les lire ».  Hélas, comme le démontre l’auteur de l’étude, Olivier Donnat, le nombre de livres lus en dehors de l'école ou du travail ne cesse de baisser. Depuis des décennies, chaque jeune adulte présente un « niveau d'engagement dans la lecture » inférieur à celui de la génération précédente. Le constat est sans appel : le nombre de non-lecteurs augmente et celui des solides lecteurs qui dévorent au moins dix livres par an régresse. Le roman n’est « sauvé » que par les femmes, qui représentent les deux tiers du lectorat. Et l’on en arrive à ce que la lecture passe pour une « activité de filles » alors que l’usage des écrans serait masculin.

Vous voulez que je vous dise ce que j’en pense ? Vivent les filles !

Photo Hervé Ronné