« Nous nous étonnons de notre difficulté à prendre conscience vraiment de la disparition d'un être, de son anéantissement ; mais cette difficulté ne procède-t-elle pas d'une autre impossibilité, qui renvoie férocement chacun à sa solitude essentielle, celle de concevoir l'existence même d'autrui, sinon par les battements de tambour de nos sens alertés par sa présence ponctuelle auprès de nous ? Le manque et l'absence s'éprouveront ainsi et pour cette seule raison qu'il ne les sollicitera plus. Pour autant, nous ne le tenions pas davantage lorsqu'il était en vie et hors de toute appréhension immédiate ; loin de nous, il était comme mort. Qu'il le soit à présent pour de bon est une situation qui, d'une certaine façon, ne concerne que lui. Il n'est aussi bien pas faux de dire qu'il continue de vivre en nous, dans la mesure de nos moyens et de la place que lui réserve notre imagination. »
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