FrancoisDeBeaulieu

L'art d'écrire

Jean-Baptiste Allais, sieur de Beaulieu est un "maître écrivain" français mort en 1689. Son père, Jean, et son fils (ou son neveu) Jean Baptiste François, exercèrent le même métier. C'est, en fait, l'un des grands calligraphes du XVII^e siècle, auteur d'un ouvrage (gravé) L'art d'écrire, le moyen d'exceller dans cet art sans aide, publié par ses soins en 1680 (voir Claude Mediavilla, Histoire de la calligraphie française. Paris, 2006). Un exemplaire de ce rare document sera bientôt vendu aux enchères ici (il est estimé à 200-250 €).

Dois-je relever que J.B. Allais, sieur de Beaulieu, est né à Rennes où il a d'abord été avocat avant de se lancer dans la calligraphie au décès de son père survenu en 1648 ? Dois-je relever que de François Allais de Beaulieu à François Chales de Beaulieu, il n'y a qu'un petit problème de prononciation des s et  le temps pour  un fils ou un neveu d'aller se marier à Dantzig en 1707 ? Dois ajouter le calligraphe à la longue liste des ancêtres bretons envisageables ? Dois-je à n'importe quel prix - comme mon père l'aurait fait - acheter la belle trace du passage sur terre de Jean-Baptiste Allais de Beaulieu ?

Parlez-moi d'amour (3)

Si je n'ai pas (pour le moment) retrouvé une réponse manuscrite d'Auguste (oui, en Allemagne, c'est un prénom féminin) Hardt à la demande en mariage formulée en décembre 1959 par Adolf Chales de Beaulieu, je n'apporterai pas moins un élément pour révéler la suite de l'histoire puisque je dispose d'un exemplaire du carton qui figurait sur la table du repas qui fut donné le 25 septembre 1910 pour les noces d'or d'Auguste et Adolf, mes arrière-grands-parents - qui s'étaient donc mariés en 1860. C'est d'ailleurs le carton qui marquait précisément la place d'Auguste lors de cette fête et je trouve tout à fait plaisant de le placer aujourd'hui sur la grande table du cyberespace pour le centième anniversaire de cette belle journée. Huit enfants étaient nés : Elisabeth (1861-1913, célibataire), Gerhard (1863-1893, célibataire), Hans (1865-1933, commerçant à Valparaiso), Marianne (1867, mariée au professeur Poske), Emmy (1868, mariée à S. Bärents, directeur général), Hélène (1872, mariée à G. Ampach, juge), Hildegard (1878-1917, mariée à J. Pohl, commerçant à Porto), Franz-Adolf (1880-1914, mariée à Elisabeth Oelrichs). Les lecteurs attentifs de ce blog auront noté que le petit dernier, né pour les quarante ans de sa mère, n'est autre que mon grand père. Ne peut-on penser qu'Adolf a tenu les promesses faites en 1859 et qu'il a vécu une belle histoire d'amour avec Augusta ?

Parlez-moi d'amour (2)

Tout me laisse penser que les pages peu déchiffrables datées du 16 décembre 1859 et reproduites ci-dessous sont la demande en mariage présentée par Adolf Chales de Beaulieu à la jeune Victoria Auguste Hardt qui n'a pas encore vingt ans (elle est née le 2 janvier 1840). On ne peut qu'être curieux de savoir comment une telle demande pouvait être formulée par le jeune officier qui est né, lui, le 19 octobre 1834. Quant à savoir la réponse qui lui fut faite, j'essaie de rassembler les éléments pour un prochain billet en attendant qu'un expert en hiéroglyphes m'envoie la transcription de ce courrier.

Plus jamais ça ?

Le procès Papon était vanté pour ses vertus pédagogiques. Il faut croire que l'ENA ne forme que des cancres allergiques à toute pédagogie. En effet, s'en est-il trouvé un seul pour démissionner ou, pour le moins, manifester son opposition à la circulaire du Ministère de l'intérieur en date du 5 août et publiée dimanche 12 septembre par plusieurs médias. Cette circulaire vise explicitement et directement les Roms dans le cadre de la politique de démantèlement des camps illégaux commencée cet été. "300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d'ici trois mois, en priorité ceux des Roms", est-il écrit.

Voilà qui contredit les Lois de la République, la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et tous les Traités européens. De multiples voix s'élèvent contre ce texte aujourd'hui mais pas un des fonctionnaires français qui l'avaient eu entre les mains n'a manifesté son désaccord et aujourd'hui, que je sache, personne ne le fait remarquer comme si seul le chef de cabinet du ministre de l'intérieur qui a signé le texte en portait seul la responsabilité. Il n'a d'ailleurs pas aussitôt démissionné que je sache. Plus jamais ça ? Vraiment ?

Parlez-moi d'amour (1)

Je n'ai pas, hélas, de photographie de Raymonde Poupion, l'une des nombreuses "fiancées" de mon père dont j'ai parlé ici . Je n'ai en fait qu'une mèche de ses blonds cheveux que, bien sûr, mon père qui ne jetait rien avait conservée. Mais je ne dirais pas "précieusement conservée" puisqu'elle trainait au fond d'un carton. De même, il avait conservé les lettres échangées jusqu'au décès de Raymonde. Celle du 12 décembre 1991 (deux pages serrées) commence ainsi :

Après avoir minutieusement décrit sa vie et celle de ses enfants, mon père conclut "Mrs Brimicombe et Wilson college, c'était en été ou en automne 1933 je crois, il y a 58 ans !". Car c'est à Londres où elle suivait des cours de puériculture que Raymonde avait rencontré mon père et c'est sa famille qui l'a accueilli en juillet 1945. Il ajoute d'ailleurs à ce sujet : " Ton père mettait des petits drapeaux sur la table. Je n'ai jamais pu rendre à ta famille cette amitié. Mais je l'ai rendue à d'autres qui étaient en difficulté. Et ainsi c'est comme une chaine qu'il ne faut pas interrompre."

Pour preuve de l'aide apportée par le père de Raymonde cette lettre, conservée, elle aussi dans un autre carton :

Dans une lettre du 19 juillet 1993, mon père écrit : "Je t'envoie ci-inclus quelques vieux papiers pour te faciliter la rédaction de tes mémoires. Et tu peux les exposer dans ta vitrine de bibelots. Je détruits tout ce qu'il ne faut plus conserver (pour faciliter ainsi le travail de mes héritiers)".

Beau programme resté à l'état de programme...