La Chavatte, tout ça pour ça

Le hasard d'une recherche à propos de La Chavatte (dont j'ai déjà parlé ici) où mon grand père a été mortellement blessé le  1 octobre 1914 m'amène à découvrir un  site où sont évoqués les écrivains morts dans le Santerre dont plusieurs à La Chavatte. Ainsi, Charles Bourcier, né en 1882, a été intégré au 153^ème R.I.. Le 25 septembre 1914, il est au repos à Bouchoir, à 5 heures du matin ordre est donné de faire mouvement vers la Chavatte via Parvillers-le-Quesnoy. C’est sur le château de la Chavatte que portera le gros d’une attaque violente menée à la baïonnette et qui coûtera au régiment près de 200 tués, officiers (capitaine Laurens, sous-lieutenants Cognard et Champougny)  et hommes de troupe. Charles Bourcier, lui, sera porté disparu. Un site consacré au 153e R.I. donne la belle version officielle : " Dirigé de là sur la Picardie, le 153^e, déjà presque complètement renouvelé, est engagé tout de suite, le 25 septembre. Se déployant dans un ordre parfait, " mieux qu'à l'exercice ", disent les relations officielles, il s'empare d'un élan de la Chavatte, qu'il organise et où il se maintient, malgré les violentes réactions de l'ennemi, les 26 et 27 septembre."

Un mois à peine avant la fin de la guerre, les 15 et 16 août 1918, des Canadiens rmourront  en reprenant la Chavatte. Tout ça pour ça.

Si les hommes morts à la Chavatte se relevaient demain, il seraient sans doute mille fois plus nombreux que les actuels habitants qui sont 54 sur un territoire de 1,89 km². Etrangement, d'ailleurs, si La Chavatte "existe" sur Internet, c'est au travers des morts de 14-18 puisque rien de remarquable ou d'original n'est associé à cette commune hormis les souvenirs de 14-18 et le  siteoù apparait la plaque faisant état des deux morts de la commune.

Une association lutte contre "l'enfouissement de la mémoire" dans le Santerre car, aujourd'hui, décharges de déchets et aéroports menacent les morts de 14-18. Comment ne pas leur donner raison ?