Je suis arrivé à Brême directement Parkstrasse 7, l'adresse où mon père a passé son enfance mais où il n'y a aujourd'hui qu'un bâtiment neuf, le seul dans une rue où ne s'alignent que les belles demeures de la bourgeoisie brêmoise construites au XIXe siècle. Continuant ma route au hasard, j'ai fini par m'arrêter devant le bâtiment de la société Melchers où mon père a commencé son apprentissage à 16 ans.
Le soir, salle comble dans la vieille villa (rénovée) d'où a été donné l'ordre pour la Nuit de cristal à Brême le 9 novembre 1938 (le téléphone, conservé, permet d'entendre l'enregistrement du message criminel). La présentation de l'édition allemande de Mon père, Hitler et moi a attiré beaucoup de personnes qui connaissaient bien mon père. J'avais apporté des cartes postales (de Brême...) préparées il y a 20 ans par mon père mais jamais envoyées car probablement perdues dans ses papiers. Deux des destinataires étaient dans la salle ! Ceci suffit à résumer l'esprit de la soirée organisée par l'éditeur, Helmuth Donat, en présence de Karl Holl, le courageux, cahleureux et attentif traducteur. Il y avait aussi deux proches cousines (Gaby et Claudia) et plusieurs lointains cousins puisque l'endogamie était forte entre les familles de commerçants de la ville. Certaines personnes avaient apporté les dizaines de lettres expédiées par mon père et qu'elles avaient gardées. La vie fait des boucles.
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