- Ce samedi 16 février Paul et moi étions au centre culturel du Leclerc de Caen pour une conférence suivie d’une dédicace. Frédéric nous interrogeait, la direction du centre Leclerc, Jérôme Lecouvey et toute son équipe nous accueillaient. Dès le départ il a fallu rajouter des chaises, de nombreuses personnes sont restées debout pendant plus d’une heure. Nous remercions Paul et moi le centre Leclerc de Caen pour leur accueil si chaleureux, leurs cadeaux, leur présence tout le long de la journée à nos côtés.
L’ambiance était plus que sympathique d’autant que de nombreux lecteurs avaient déjà lu le livre et commentaient les secrets de Paul. Les questions de Frédéric et des gens présents étaient toutes très amicales et comme toujours Paul a répondu avec son esprit habituel et son humour.
- Pourquoi aimez vous la Hague Paul ?
- Ma terre je m’y sens bien, quelqu’un qui est né dans un coin, il y tient. J’aime bien mes petits morceaux voyez vous, je n’aimerais pas habiter la plaine de Caen (long silence…) ni les marais ces étendues d’eau partout …. Ça m’aurait fichu le bourdon »
- Monsieur Paul, c’est un musée chez vous, qu’est ce qui a changé depuis votre retraite ? :
- Et bien on a encore beaucoup de boulot avec les sœurs : long silence …., Une met la table, l’autre chauffe le café et moi je tiens le crachoir ! On est pas sans rien faire ! avec tous nos visiteurs !
- Pourquoi ne mangez vous plus de beurre ?
- Celui des autres n’a pas le goût de la pointe de la Hague, j’en achète pour les sœurs à un gars de la Hague qui m’a dit qu’il n’avait pas plus de 12 vaches, s’il m’avait dit qu’il en avait 80 je ne lui en aurait pas acheté. Même le beurre « naturel » des autres communes loin de la pointe n’a pas la goût de celui de la Hague. « C’est pas du beurre normal » même s’il est fabriqué normalement …., je n’en mange pas je le laisse aux sœurs.
- A quelle heure vous levez vous Paul maintenant ?
- A 7 heures à la vieille et "je vais à la va comme j’te pousse" dans la journée parce que je n’ai plus de travail d’obligation. Et puis je suis resté vieux machin (vieux gars) et les sœurs aussi alors ont est tranquilles pour se lever, les sœurs et moi c’est comme on veut chacun.
Une femme raconte comment à regret à la toussaint elle et son époux ont du partager Paul qu’ils venaient de rencontrer car d’autres gens arrivaient à leur tour :
- Nous étions jaloux un peu !
- Nous avons pris des photos, nous nous sommes bien rendus compte qu’on vous prenait en photo et qu’on vous « prenait » un peu et de cela je vous en remercie beaucoup.
Paul redresse la tête : êtes vous sur la photo avec moi dans le champ, sommes nous tous les deux ?
- Oui oui il y a cette photo là, alors Paul qui trouve charmante la dame, ajoute alors avec un air malicieux : celle-là je veux bien que vous me l’envoyiez !
Paul après que je sois intervenue pour dire tout l’amour qu’apporte Paul aux bêtes, aux choses comme aux hommes :
- Oui c’est vrai il n’y a pas de plus sales bêtes que d’autres !
Je lui rappelle sa peur des serpents et des abeilles !
- Ah c’est vrai, j’aime pas ces machins là, et puis les homards c’est tout pareil ça peut vous donner des poignées de main les homards !
Et il montre son ongle fendu par l’un, lors d’une partie de basse mer autrefois.
Paul nous apprend également ces petites « rigolades » il reçoit du courrier avec comme unique adresse :
Paul la star 50
Paul FR3 50
Et puis Paul ose un peu parler des choses qui lui déplaisent comme cette ferme qu’il a visitée avec des vaches en stabu, sans queue ni corne, et cette bêtise qu’il entend des jeunes étudiants en agriculture : une vache ne peut donner de lait que si elle mange du maïs !
Dès fois dit t’il, il aurait bien envie de donner des coups de poings sur la table, comme on le comprend !
C’est l’heure de partir, le train TER pour Cherbourg où mon père attend Paul pour le ramener chez lui, a 30 minutes puis 1 heure de retard. IL arrive enfin. Paul est arrêté à la gare par des admirateurs, nous nous frayons un passage, les premières classes sont au bout du quai trop loin, je vois le contrôleur faire signe de fermer les portes, je vais vers lui en criant attendez attendez :
nous venons de passer un après midi à échanger sur la patience, le temps, la gentillesse, l’humanité ….
Le contrôleur nous gueule dessus vraiment alors qu’il y a à peine deux minutes que le train est entré en gare, il est 22 heures passées, nous avons vraiment eu froid dans ce hall de gare en construction.
- Montez, j’en ai rien à foutre de vos gueules qu’il crie, nom de Dieu on est déjà en retard ! à cause de gens comme vous ! Paul monte à toute vitesse en seconde classe, je lui jette son sac, l’autre affreux fait des gestes dans tous les sens :
J’ose un : aidez-le à retrouver les premières classes (qui sont à trois wagons de celui où il est monté. Il me regarde vraiment méchamment cette fois avec sa grosse bouille pouponne :
- J’en ai rien à foutre vous comprenez ?
et la porte se referme, je parcours des yeux le wagon où Paul est monté un peu brutalement, déjà les gens se lèvent, ils l’ont reconnu et lui serrent la main ! Il sourit sans me voir adns le wagon tout le monde à l’air d’éclater de rire de surprise !
Je m’inquiète un instant, car je sais qu’il est fatigué à cette heure là :
Les wagons de 1ères passent devant moi, dedans il n’y a personne, au fond je me dis que son trajet passera plus vite en bonne compagnie !