Un article publié le 26 juin dans Le Monde, donne la parole à M. Hansen, climatologue à la Nasa, bien connu pour dénoncer depuis vingt ans les réalités et les risques du dérèglement climatique. M. Hansen pointe "le vaste décalage entre ce qui est compris par la communauté scientifique compétente et ce qui est connu par les décideurs et le grand public". La prise de conscience est d'autant plus difficile que "des sociétés ayant leurs intérêts dans les combustibles fossiles ont propagé le doute sur le réchauffement, de la même manière que les cigarettiers avaient cherché à discréditer le lien entre la consommation de tabac et le cancer". M. Hansen pense même que les dirigeants de ces sociétés "devraient être poursuivis pour crime contre l'humanité et la nature."
Certains "penseurs" nous rebattent les oreilles du risque de "l'écofascisme". Que ne s'inquiètent-ils de l'aveuglement qui nous y mène puisque plus on retarde les solutions radicales consenties, plus il faudra en imposer de plus radicales encore, sil n'est pas déjà trop tard.
En 1933, bien des démocrates ne voulaient voir en Hitler qu'un homme d'ordre qui allait relever l'économie allemande alors que déjà, dans ses déclarations, ses écrits et ses actes se préméditait le crime contre l'humanité. L'ennemi était pourtant bien visible, aisément identifiable et nommable. Le "crime contre l'humanité" qui se prépare a ceci de particulier qu'il ne résulte pas d'un programme politique explicite et incarné. C'est l'implicite de notre quotidien à tous et c'est ce qui rend la lutte si difficile.
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