Que ceux qui viennent ici pour trouver des prolongements à mon livre ne s'inquiètent pas de cette nouvelle digression insulaire. Je reviendrai bientôt au coeur du sujet. Mais.. miracle de l'Internet, ma note évoquant quelques personnalités particulières venues s'ancrer à l'ïle aux Moines m'a permis de rentrer en contact avec la famille de Francine Bensa. Je vais donc consacrer quelques lignes à une autre femme exceptionnelle dont j'ai toujours rêvé de retrouver les manuscrits tant elle a fait oeuvre d'ethnologue pour préparer son roman Le Renard du Levant, paru en 1945 aux éditions Corréa. L'histoire qui se déroule dans la première moitié du XIXe siècle à l'île, est en grande partie fondé sur les récits qu'elle a recueillis auprès de ses vieilles voisines du bourg (et la notice biographique du recteur Le Diot). Les quelques libertés prises avec les réalités par la romancière pour aboutir sa création lui valurent bien des critiques et elle ne revint pas sur l'île où l'on n'en garda pas moins le souvenir de la "dame aux fourmis". Car Marguerite Combes était une myrmécologue distinguée, auteur d'observations passionnantes, dont l'une sur des fourmis rousses capables d'éteindre des flammes par des jets d'acide formique. Elle était la fille d'un célèbre naturaliste, Gaston Bonnier, dont la flore et le cours d'apiculture sont encore célèbres de nos jours et dont j'ai été un usager méthodique.
Dans le même ordre d'idée, et tant qu'à lancer des bouteilles à la mer, parmi tous les artistes qui ont fréquenté l'Île aux Moines, le peintre Alexis de Broca (1868-1948) est sans doute, avec Francine Bensa, celui qui a réalisé le travail documentaire le plus précieux. Dans son cas, je rêve de retrouver le portrait intitulé "La congresse" qui représente, en fait, une îloise, plus ou moins jeteuse de sorts, qui avait acheté les livres de magie au décès de l'abbé Guillemet (1805-1879), vicaire de la paroisse dont les frasques occupent une place importante dans le livre de Marguerite Combes (vous voyez que j'ai de la suite dans les idées !). Outre des portraits dont trois au moins sont toujours à l'île, il a aussi peint des paysages (j'en ai un de Penhap) et de scènes de la vie quotidienne. Dans cette dernière catégorie vous je colle ci-contre une reproduction de "La lettre du fils" où l'on voit Téodore Beven lire à Marie-Josèphe Luco une lettre de leur fils surnommé Joseph Pitor.
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