Vendredi 8, France culture rediffusera à partir de 14 heures l'émission « ça me dit l’après-midi » consacrée à Daniel Mendelsohn, l’auteur de Les Disparus (Flammarion 2007). J’avoue que l’émission de Fréderic Mitterrand m’avait beaucoup déçu quand je l’avais écoutée le 12 janvier 2008. J’aurais eu tant de questions à poser à Daniel Mendelsohn dont le livre est le plus beau que j’ai lu depuis des années. Il est vrai aussi que j’aurais pu être tenté par un silence respectueux : voilà un livre qui reste, d’un bout à l’autre, parfaitement fidèle à son projet littéraire et apporte une émotion incomparable sans rien gâcher du plaisir intellectuel qu’il offre.
Qu’importe, en fait, mes petites interrogations sur l’étrange démarche qui amène Daniel Mendelsohn à négliger avec une certaine désinvolture la piste qui s’impose dès l’origine pour n’y revenir qu’à la fin, au risque de l’avoir laissée se perdre. Un ethnologue ou un historien aurait bêtement passé au peigne fin « le lieu du crime ». Il se trouve que Daniel Mendelsohn est un littéraire doublé d’un conteur et que le chemin qu’il s’est imposé de parcourir est aussi important que ce qu’il a trouvé à son terme. Finalement, Fréderic Mitterrand joue son rôle d’introducteur et la superficialité de ses questions est sans doute le meilleur moyen de donner envie de lire Les Disparus. Tant pis pour ceux qui l’ont déjà lu, ils ne sont pas à plaindre.