Le très sympathique journaliste qui m’a interrogé hier sur France Bleu Breiz Izel soulignait que la résistance allemande au nazisme était mal connue. Voici donc une petite bibliographie commentée d’ouvrages en français sur le sujet.
Camarade, H., 2007, Écritures de la résistance, le journal intime sous le IIIe Reich, Presses universitaires du Mirail. (Une analyse extrêmement fine d’un acte de résistance en soi : écrire).
Corbic, A., 2002, Dietrich Bonhoeffer, résistant et prophète, Albin Michel. Un des nombreux ouvrages consacrés à celui qui a l’un des meneurs de l’opposition chrétienne.
Fallada, H., 2002, Seul dans Berlin, Denoël. Un magnifique et glacial roman-hommage à un couple d’opposants.
Fest, J., 2007, Pas moi !, éditions du Rocher. L’ouvrage raconte comment le père du célèbre historien du nazisme refusa d’entrer dans le jeu du nazisme au quotidien. De quoi donner mauvaise conscience à tous ceux qui prétendent : « il n’y avait rien à faire »…
François, E. et H. Schulze, (Dir.) 2007, Mémoires allemandes, Gallimard. Un chapitre est consacré au 20 juillet et à ses suites. Le reste de l’ouvrage est une belle introduction à ce qui constitue la mémoire allemande.
Haffner, S., 2003, Histoire d’un Allemand, souvenirs 1914-1933, Actes Sud. Impressionnant témoignage sur la montée du nazisme. Il manque la suite et c’est tant mieux pour l’auteur qui est parti à temps.
Johnson, E., 2001, La terreur nazie, la Gestapo, les Juifs et les Allemands « ordinaires », Albin Michel. Á partir d’une analyse précise d’archives administratives et de multiples entretiens, l’auteur montre la complexité des situations et la façon dont elle a pu être mise à profit par les agents de la répression nazie pour se dédouaner à peu de frais et la marge de liberté qui restait aux Allemands pour prendre leurs responsabilités.
Klemperer, O., 2000, Mes soldats de papiers. Journal. 1933-1941, et Je veux témoigner jusqu’au bout. Journal. 1942-1945. Le Seuil. Le totalitarisme est aussi un contrôle de la langue au quotidien, je journal d’O. Klemprer et 1984 de G. Orwell est en sont la preuve.
Koehn, B., 2003, La résistance allemande contre Hitler, 1933-1945, Presses universitaires de France. Une excellente synthèse, claire, documentée et équilibrée.
Levisse-Touzé, C. ; Martens, S., (Dir.), 1997, Des Allemands contre le nazisme, oppositions et résistance, 1933-1945, Albin Michel. Un ensemble de contributions un peu disparate issu d’un colloque mais on y trouve de bonne contribution et un index en fait un bon outil de travail.
Longerich, P., 2008, « Nous ne savions pas ». Les Allemands et la solution finale. 1933-1945. Éditions H. d’Ormesson. Indifférence, oui, ignorance, non. Un livre impitoyable.
Mendelsohn, D. 2007, Les disparus, Flammarion. Comment la littérature peut prolonger la résistance et sauver la mémoire des victimes. Un livre exceptionnel.
Merlio, G., 2003, Les résistances allemandes à Hitler, Taillandier. Une synthèse très intéressante.
Montclos (de), X., 1983, Les Chrétiens face au nazisme et au stalinisme, Plon. Trop rapide en ce qui concerne l’Allemagne.
Savoy, B., 1998, Un attentat contre Hitler, procès-verbaux des interrogatoires de Johann Georg Elser, Solin. Un homme consciencieux : il prépare seul et consciencieusement un attentat contre Hitler parce que sa conscience lui dit de le faire.
Semelin, Jacques, 1989, Sans armes face à Hitler, Payot. Un classique sur la résistance civile et non-violente.
Wahl, A., 2006, La seconde histoire du nazisme dans l’Allemagne fédérale depuis 1945, Armand Colin. Les limites bien étroites de la dénazification. Á mettre en parallèle avec la lenteur de la réhabilitation des opposants.
Weisenborn, G., 1998, Une Allemagne contre Hitler, Le Félin. Réédition d’un ouvrage paru en 1953.